Dans ses actions, la Caritas et la CDJP Kigali sont guidées par les stratégies bien définies. Ces stratégies sont comme des principes directeurs qui orientent et guident nos conceptions et interventions.
Dans ses actions, la Caritas et la CDJP Kigali sont guidées par les stratégies bien définies. Ces stratégies sont comme des principes directeurs qui orientent et guident nos conceptions et interventions.
Intégration dans les structures pastorales de l’Eglise pour la pérennité
L’Eglise a l’avantage d’avoir des structures hiérarchisées et décentralisées jusqu’au niveau de la base, qui peuvent faciliter l’encadrement des groupes cibles. Ces structures sont basées sur le bénévolat et sont durables car, elles ne dépendant pas de financements externes.
La CARITAS/CDJP Kigali étant des structures de la pastorale sociale de l’Eglise, l’une des stratégies de durabilité est que toutes leurs interventions, y compris les projets spécifiques, soient planifiées et exécutées à travers les structures de l’Eglise.
Dans ce cadre, la CARITAS/CDJP interviendra à travers les structures pastorales de l’Eglise à tous les niveaux décentralisés (paroisse, centrale, CEB), qui seront des acteurs intermédiaires entre la CARITAS/CDJP Kigali, qui est le principal acteur « porteur » d’interventions de ce plan stratégique, et les groupes cibles finaux, qui sont des bénéficiaires. Il s’agit d’une option stratégique incontournable qui permettra à ces structures de s’approprier les approches utilisées pour leur multiplication à grande échelle, ce qui constitue par ailleurs une stratégie de durabilité.
De ce fait, les interventions de la CARITAS/CDJP Kigali, tout en visant des changements au niveau des bénéficiaires finaux sans discrimination de religion, sont appelées à apporter une valeur ajoutée à la pastorale d’ensemble de l’Archidiocèse, notamment en renforcement des capacités des structures pastorales pour qu’elles soient en mesurer de supporter les acquis à long terme.
Par ailleurs, cette intégration dans les structures pastorales de l’Eglise sera renforcée par une meilleure coordination des services et projets de la CARITAS/CDJP Kigali dans leurs interventions sur le terrain. Ceci permettra d’éviter une éventuelle duplication dans les actions et favorisera la synergie auprès des groupes cibles afin de leur offrir un paquet complet de services nécessaires pour leur développement socio-économique intégral.
Concentration des actions pour plus d’efficience, d’efficacité et de visibilité
La zone d’action de la CARITAS/CDJP Kigali, qui correspond à toute la zone de l’Archidiocèse de Kigali, est trop vaste et ne peut être couverte en entier en même temps, compte tenu des moyens toujours limités. Ainsi, pour éviter la dispersion des efforts et le saupoudrage des activités, notre stratégie d’intervention est de concentrer les activités dans des zones bien délimitées.
Le choix des zones dépendra des critères répondant à la nature des interventions à exécuter, tels que l’ampleur de la problématique à résoudre, les atouts existants, etc. Il faut noter que pour la CARITAS/CDJP Kigali, le rayon d’intervention correspond à une « paroisse».
Ainsi, dans le choix des zones de travail, la première étape dans est d’identifier un nombre limité de « paroisses » à couvrir, en veillant à une bonne réparation géographique selon les doyennés de l’Archidiocèse. Dans chaque « paroisse » identifiée, la deuxième étape est de faire un choix des zones de couverture pour y concentrer les activités, correspondant à un nombre bien défini de « centrales ». Ainsi, une « centrale » constitue la zone de travail privilégiée des interventions de la CARITAS/CDJP Kigali. Pour cela, si la capacité de financement et d’encadrement le permet, le principe d’intervention est de se concentrer dans toutes les CEB de chaque « centrale » identifiée. Si les moyens sont limités et ne permettent pas de toucher toutes les CEB, il y a dans ce cas le choix d’un nombre limité de CEB pour y concentrer les activités.
Des « unités opérationnelles » des bénéficiaires pour la focalisation des résultats
Les “unités opérationnelles” sont les groupes homogènes des bénéficiaires basés à l’intérieur des zones de couverture, à travers lesquels les actions de la CARITAS/CDJP Kigali seront exécutées pour provoquer des résultants et des changements dans le milieu d’intervention. Par principe, les appuis directs de la CARITAS/CDJP Kigali seront prioritaires focalisés aux bénéficiaires à travers des groupes organisés, informelles ou formelles, déjà existantes ou à initier, suivant les opportunités observées dans chaque communauté.
Dans ce cadre, pour chaque domaine, composante d’intervention ou projet spécifique, des « unités opérationnelles » les mieux adaptés au contexte de travail pour impulser des résultats et changements dans le mieux seront identifiées avant de démarrer les activités proprement dites. Ces unités opérationnelles sont par exemples des groupes des jeunes ou des femmes, des groupes d’épargnes et crédits endogènes, des membres d’une communauté ecclésialement de base spontanément groupés, producteurs groupés autour d’un champ école, des jeunes réunis dans un club d’animation dans une école ou dans la communauté, des coopératives ou groupements à vocation coopérative, etc.
Accompagnement /encadrement de proximité
Cette approche consiste à cheminer régulièrement ensemble avec des groupes cibles dans leurs « unités opérationnelles », en leur apportant des conseils (coaching) qui leur permettent de changer positivement leurs mentalités, comportements et situations.
Le processus d’accompagnement se fait en étapes participatives successives:
Approche participative, de capacitation, de responsabilisation et d’autonomisation
La participation des groupes cibles doit être une priorité. Dans ce sens, la raison d’être des «unités opérationnelles» décrites en haut est d’avoir des cadres organisés qui offrent aux groupes cibles de participer pleinement comme des acteurs actifs dans les actions menées, en les associant à tout le processus d’analyse, de planification, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des interventions. Ceci leur permet de développer leurs aptitudes et compétences, ainsi que la confiance en eux pour pouvoir continuer seuls à long terme dans le chemin de leur développement sans la présence continue de la CARITAS/CDJP Kigali.
Le processus d’accompagnement ci-haut décrit constitue un bon cadre de renforcement des capacités des groupes cibles, afin que les « unités opérationnelles » aient la capacité de fonctionner comme des entités responsables, autonomes et résilientes, avec des membres solidaires et des leaders dévoués, conscients et serviables, capables d’agir indépendamment pour continuer à évoluer sans la présence de la CARITAS/CDJP Kigali.
Cette approche est marquée par un encadrement intensif au début, mais qui est suivi au fur et à mesure par un désengagement progressif pour laisser les bénéficiaires à voler progressivement avec leurs propres ailes (appropriation progressive) et prendre en mains leur auto-encadrement, en évitant de créer de nouvelles dépendances vis-à-vis de l’encadrement ou du financement (responsabilisation). Cela implique de mettre au point un plan de sorite dès le départ du lancement de la coopération avec chaque unité opérationnelle. Dans cette perspective, la CARITAS/CDJP Kigali va élaborer une politique général de désengagement qui servira de repère à toute intervention/projet en vue de la responsabilisation et autonomisation des bénéficiaires.
Conceptualisation des approches et méthodes de travail comme gage à la qualité des prestations
Pour bien cadrer le travail du personnel et des volontaires de la CARITAS/CDJP Kigali sur le terrain, et afin d’éviter des tâtonnements dans l’encadrement des bénéficiaires ou des interprétations nuisibles à la qualité du travail, les cinq prochaines années de la CARITAS/CDJP Kigali mettent un accent sur un travail de mise au point et/ou l’affinage des approches de travail (concepts et méthodologies) dans toutes les thématiques d’intervention, ce qui permettra d’avoir modèles logiques pour l’organisation des activités auprès des groupes cibles, et de constituer en même temps une mémoire institutionnelle.
Les principes directeurs des interventions de la CARITAS/CDJP Kigali décrits ci-dessus seront pris en compte dans ce travail de conceptualisation, qui se basera sur les expériences déjà développées et celles développées par d’autres acteurs de développement dans le pays et ailleurs. Par conséquent un travail de documentation et de capitalisation sera nécessaire pour avoir une base de données facilitant le développement des approches et méthodes les mieux adaptées aux contextes des groupes cibles.
Ce travail d’équipe va exiger des réflexions stratégiques pour stimuler la créativité et l’innovation, aboutissant à la définition des concepts, des méthodes, techniques et outils opérationnels, qui seront développés dans des guides ou manuels opérationnels qui seront mis à la disposition des intervenants de terrain, pour leur permettre d’harmoniser le travail et de bien orienter les actions menées auprès des groupes cibles vers les résultats et changements envisagés.